Les femmes et le marché du travail à l’ère de la parentalité
L’écart entre les hommes et les femmes en matière de participation à la vie active est un phénomène bien documenté. Si les progrès réalisés ces dernières décennies sont indéniables, des disparités persistent, notamment lorsqu’il s’agit de concilier vie professionnelle et vie familiale.
La maternité, un frein à l’emploi féminin
Les données montrent sans équivoque que la maternité constitue un frein significatif à la participation des femmes au marché du travail. Ce constat est valable dans la majorité des pays, quels que soient leur niveau de développement ou leur contexte culturel.
Répartition des tâches domestiques
Les femmes continuent d’assumer une part disproportionnée des tâches ménagères et des soins aux enfants, ce qui limite leur disponibilité pour un emploi à temps plein.
Discrimination à l’embauche et à la promotion
Les stéréotypes de genre persistent, conduisant à des discriminations à l’égard des femmes, notamment lors du recrutement et de l’évaluation des compétences.
Manque de structures d’accueil
L’accès à des modes de garde d’enfants de qualité et à un coût abordable reste limité dans de nombreux pays, ce qui contraint les femmes à réduire leurs heures de travail ou à quitter leur emploi.
Flexibilité professionnelle limitée
Les offres d’emploi proposant des horaires flexibles, du télétravail ou des congés parentaux sont souvent insuffisantes, rendant difficile la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.
La famille, un miroir des économies
La composition des ménages varie considérablement selon le niveau de revenu des pays. Bien que les ménages sans enfants soient dominants dans toutes les catégories, les structures familiales présentent des particularités. Dans les pays à haut revenu, les couples avec jeunes enfants sont surreprésentés, suggérant une certaine stabilité économique permettant de fonder une famille. À l’inverse, dans les pays à faible revenu, les familles monoparentales et élargies sont plus fréquentes, reflétant potentiellement des défis économiques plus importants et des réseaux de soutien familiaux plus développés.
Mères célibataires : les plus pénalisées
L’analyse comparative des taux d’activité entre 2004 et 2023 révèle une relative stabilité des tendances globales, malgré des variations notables selon le sexe et la situation familiale. Les hommes conservent un avantage significatif en termes de participation à la force de travail, un écart qui s’explique en partie par les responsabilités familiales plus importantes qui pèsent sur les femmes, notamment celles ayant de jeunes enfants. Les mères célibataires, confrontées à des défis économiques particuliers, présentent des taux d’activité plus faibles encore. Ces disparités soulignent la nécessité de mettre en place des politiques publiques favorisant une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.
Les pères, acteurs clés du changement
Si les femmes sont les premières concernées par ces inégalités, les hommes ont également un rôle à jouer. En partageant davantage les responsabilités familiales, ils peuvent contribuer à réduire l’écart entre les sexes sur le marché du travail.
Congés parentaux
L’instauration de congés parentaux égaux pour les deux parents est essentielle pour encourager une répartition plus équitable des responsabilités familiales.
Cultures d’entreprise favorables
Les entreprises doivent mettre en place des politiques de ressources humaines qui favorisent la diversité et l’inclusion, et qui permettent aux salariés de concilier vie professionnelle et vie personnelle.
Le poids des normes sociales et culturelles
Les normes sociales et culturelles jouent un rôle déterminant dans la répartition des rôles au sein des familles. Les stéréotypes de genre, profondément ancrés dans nos sociétés, assignent traditionnellement aux femmes les tâches domestiques et les soins aux enfants, limitant ainsi leurs opportunités professionnelles. Ces représentations ont un impact sur les choix de carrière des femmes, sur les attentes de leur entourage et sur les discriminations qu’elles peuvent subir.
Des politiques publiques pour une plus grande égalité
Pour réduire l’écart de participation entre les hommes et les femmes, les pouvoirs publics doivent mettre en place des politiques ambitieuses.
Soutien à la parentalité
Développement de modes de garde d’enfants de qualité et à coût abordable, extension des congés parentaux, mise en place d’aides financières pour les familles.
Lutte contre les stéréotypes de genre
Sensibilisation des entreprises et de la société aux inégalités hommes-femmes, promotion de modèles féminins positifs.
Flexibilité du travail
Encouragement des entreprises à proposer des horaires flexibles, du télétravail et des modes de travail alternatifs.
En conclusion
La conciliation entre vie professionnelle et vie familiale reste un défi majeur pour les femmes. Pour atteindre une véritable égalité des sexes sur le marché du travail, il est nécessaire de transformer en profondeur les normes sociales, de repenser les organisations du travail et de mettre en place des politiques publiques ambitieuses.
Source de cet article :
Women with young children have much lower labour force participation rates – ilo.org
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